J’ai toujours trouvé qu’il y avait dans le fait de prendre l’avion un petit coté magique dans le fait de se retrouver loin vite (mais est-ce là justement tout le problème ?). Ce sentiment au décollage d’être irrattrapable, de filer entre les doigts de ceux qui sont au sol.
Le fait de prendre l’avion a longtemps était pour moi une idée lointaine, un rêve flou, possible mais pas réalisable. La fois où j’ai pris l’avion pour traverser l’océan Atlantique, me dire que j’étais de l’autre coté me semblait irréaliste. A un moment où je ne savais pas qu’il y avait d’autres moyens possibles de voyager loin, l’avion me semblait mon échappatoire.
Un aller-retour Paris New York produit une tonne de CO2. L’émission de CO2 par an recommandé pour ne pas dépasser un réchauffement de plus de 1.5° est de 2 tonnes par an par personne.
A chaque fois je me sentais grande, flotter, je me sentais libre. Libre je me le suis beaucoup sentie il y a deux ans, lorsque j’ai pris cet avion pour retraverser l’océan et arriver en Floride, ce voyage que j’avais tant rêvé et attendu, j’avais pris mon billet 9 mois à l’avance et pendant ces mois j’étais impatience, et plus les jours se rapprochait moins j’arrivais à croire que cela allait vraiment arriver.
Et puis j’ai atteri, je suis descendu de l’avion, j’ai passé la douane, bien petit à côté de celle que j’avais pu voir à New York, on m’a posé quelques questions et j’étais dehors, à découvrir la moiteur et l’humidité de la Floride, dans un monde complètement différent que j’avais envie d’explorer entièrement.
Je me sentais libre, loin de mes racines. Quand je repense à ces fois suivante, cette année-là où je n’avais pas conscience de la portée de mes actes, je sautais d’avion en avion, avec à chaque fois cette sensation de m’envoler, à chaque fois cette sensation que tout cela était irréel, je suis allée voir des endroits qui avaient été dans mes rêves bien longtemps, une année où j’ai explorer les lieux qui me faisaient envie quand ils me passaient en tête.
L’avion est responsable de 5% des émissions de co2 et seulement 10% de la population mondiale le prend.
Oui mais voilà, à cette époque-là je ne savais pas encore. Je pensais même, naïve que c’était le meilleur moyen. L’avion volait, il planait, je n’avais pas pensé au carburant, le kérosène et tout ce que cela implique. Une fois les chiffres sous les yeux, la prise de conscience, j’ai réalisé l’impact de mes déplacements.
L’avion était une facilité de déplacement, aujourd’hui on peut trouver des billets à des prix dérisoires comparé aux autres moyens de transports qui voient leur prix augmenter. Mais continuer à prendre l’avion serait fermer les yeux sur son impact. Il n’est même pas mon mode de transport favori. Seulement 10% de la population mondiale y a accès, une pollution produite par les plus favorisés pour notre plaisir personnel.
Le mode de vie à l’occidentale et les riches sont ceux qui polluent le plus la planète. La sur-consommation de tout en est le premier facteur. Si l’avion n’est « que de » 5% de la pollution mondiale, son impact à l’échelle individuelle est flagrant. Le calculateur écologique de WWF permet de s’en rendre compte.
L’article de Sea & seed reprend les chiffres importants et les solutions possibles.
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