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Le monde d’après : une mauvaise dystopie

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  Aujourd’hui j’ai du mal à penser à l’extérieur sans avoir la boule au ventre. Je pense à aller camper cet été, me balader dans la nature, l’envie de m’asseoir dans le sable et regarder le coucher du soleil en entendant le bruit des vagues. J’avais déjà beaucoup envie de nature après cette hiver à la montagne, mais le confinement l’a encore plus exacerbé, l’envie de liberté, de me sentir loin de toutes les contraintes et soucis quotidien. Ces envies retenues à une date postérieur inconnue.  

Aujourd’hui alors que je me prends à rêver de vagabondage, ne serait-ce que la mer à quelques kilomètres de chez moi, je me demande quand-est ce que cela sera possible, avec ce sentiment amer de vivre le début d’une mauvaise dystopie. J’ai, depuis le début, évité de penser au futur, à quoi bon de toute façon car tout est incertain, inconnu. J’essaie de me concentrer sur les choses concrètes que je peux faire chaque jour. Mais il commence à être dur d’avancer sans pouvoir me projeter dans ces moments heureux que j’attends avec impatience, avec l’impression qu’ils n’arriveront jamais. Et tout ces moments de rêverie se transforment en sentiment d’emprisonnement.  

Ne plus me sentir ne contrôle de ma vie. Ma plus grande peur est de ne plus être en contrôle de mon corps, indirectement de ne plus être en contrôle de mes déplacements. Je regarde par la fenêtre et j’ai envie de m’envoler. Lorsque je pense simplement à partir faire un tour en voiture, me balader le long d’une rivière ou bien entendre le bruit des vagues, ces petits moments de fraîcheur et de douceur qui faisaient mon quotidien, je me demande quand est-ce que cela sera possible à nouveau. Aujourd’hui j’ai l’impression que cela ne s’arrêtera jamais. Le confinement va encore durer un certain temps, inutile de le nier, et des mesures restrictives suivront surement. Le plus dur est probablement le fait de ne pas savoir, d’avancer vers l’inconnu sans avoir quelque chose auquel se rattacher. Dans les moments où je suis la plus pessimiste, anxieuse de ce qui va arriver, ou ne pas arriver, je me dis « et si les choses ne reprendront jamais comme avant ? Pouvoir se balader en toute liberté, prendre la voiture et conduire sans direction. » Je continue et j’essai de faire des choses qui m’aèrent l’esprit et de ne pas penser à tout ça mais c’est dur d’avancer sans but. Fut un temps où je n’avais pas de but mais j’avançais. Aujourd’hui, confinée dans mon kilomètre de balade autorisée je n’ai pas vraiment l’impression d’avancer.   Je me dis aussi que j’ai pendant bien trop longtemps pris pour acquis ce que j’avais autour de moi et la possibilité aussi simple de pouvoir aller marcher admirer le coucher de soleil. Malgré tout je suis reconnaissante d’avoir un toit sur ma tête et d’être entourée des gens que j’aime. Alors je vais continuer de regarder le soleil se lever et se coucher car cela arrivera toujours demain. Carpe diem.

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