Ce moi différent pendant mes voyages
A la maison depuis quelques temps maintenant je me replongeais dans mes souvenirs de voyage et les sensations qui viennent avec. En même temps un pique-nique avec des amies s’organisait. A cette idée une grosse boule de stress et d’inconfort se forma dans mon ventre. J’avais très envie d’y aller mais une part de moi avait envie de se cacher sous la couette face à cet inconnu qui arrivait. « Où aller-t-on manger ? Quoi ? Comment y aller et se garer ? Et si elles veulent faire quelque chose qui ne me va pas comment est-ce que je leur dis ? Je ne veux pas les déranger ou bien passer pour la difficile de service. » Un aperçu de ce qui se passait dans ma tête à ce moment.
Moi qui je suis partie voyager seule, avec quasiment pas d’organisation et de plan à suivre, à travers des pays comme le Mexique, Maroc ou encore la Turquie, avec des moments de fatigue et de doute. L’inconnu était ce qui me passionnait. Comment est-ce que je pouvais être apeuré par un moment avec des amis près de chez moi ?
Mon hyper sensibilité à la maison
Je sais depuis quelques temps que je suis hyper-sensible. Je l’ai découvert dans un livre il y a quelques années et cela s’est confirmé au fil du temps avec mes recherches et mes lectures. Souvent appelé en grandissant trop sensible ou émotionnelle, mais aussi on me disait que je faisais des histoires pour rien, des petites choses qui pour les autres semblaient ridicules mais qui avaient beaucoup d’importance pour moi.
Je suis tombée sur une vidéo récemment qui parlait des signes principaux des personnes hyper sensibles. Il y avait notamment le fait de ressentir les choses plus fortement et émotionnellement, la difficulté de prendre des décisions, le fait de faire attention aux détails et d’avoir des difficultés face au changement …
Je ressens mon hyper-sensibilité plus fortement en groupe. J’ai réalisé que j’étais une éponge d’émotions et qu’ainsi j’avais tendance à prendre en compte les sentiments et envie de tout le monde autour de moi quite à avoir peur d’exprimer mes envies/opinions de peur de déranger ou d’incommoder. Mais il y a aussi ces détails, ces petites choses importantes pour moi que les autres ne voient pas et la justification qui pourrait potentiellement en découlé.
Le voyage seul, ma salvation
Je suis partie voyager seule. Quand je dis voyager je parle du voyage tel que l’action de voyager, de se rendre ou d’être transporté dans un autre lieu, d’être conforté à l’étranger, cette chose d’étrange et non familière. Je parle de partir avec son sac à dos à la rencontrer de chose dont je n’avais pas d’idée. Je ne parle pas des vacances que j’avais pu faire précédemment en famille.
Si je suis partie voyager seule dès le début. Ce n’était pas en raison d’un choix mais plutôt par défaut. J’avais passer un ou deux ans à rêver mon premier voyage, celui là accompagné, pour qu’il n’arrive jamais : désistement, non-motivation… Je ne blâme pas les autres. C’était mon but unique, ma seule motivation. Toute mon énergie passait dans son imagination. Tous mes sous partaient en économie pour cela. C’était un tout autre mode de vie avant même que je sois partie, et pas tout le monde avait envie de la même chose. J’en ai eu marre d’attendre et je me suis dit : l’été prochain je pars, peu importe si je suis seule.
Je me suis donc retrouvée dans l’inconnu, seule, sans groupe à suivre. Et c’est à ce moment-là que la chenille est devenue papillon. Seule je n’avais plus à m’inquièter des émotions des autres. Pas besoin de faire des plans et d’organiser des choses à plusieurs. Et même lorsque je passait la journée avec d’autres personnes, ou que je sortais le soir avec des gens rencontrés dans mon auberge, j’étais libre de faire ce que je voulais : rentrer plus tôt, check, décider de faire autrement, check. Je n’avais pas cette charge émotionnelle de mes compagnon temporaire, ni de justification, j’étais libre autant qu’ils l’étaient.
C’était ma liberté face à l’inconnu qui m’a permis de profiter pleinement du voyage celle que j’ai du mal à retrouver chez moi, dans un groupe. Seule j’ai eu la liberté de réagir comme je le veux. Il n’y avait pas d’entente de groupe ou de compromis à faire.
Les rencontres sur la route et les séparations
Il y a une chose qui était plus difficile que les autres : les aurevoirs. Le fait de s’attacher plus fort, de se dire qu’on on va rester en contact, on va se revoir. De devoir gérer l’après rencontres.
L’hypersensivité et le fait de s’attacher fortement, rapidement. Pas avec tout le monde, mais de temps en temps une rencontre arrive, le courant passe bien. Il pourrait s’agir d’une amitié potentielle, coupée par nos propre chemins et la distance de nos pays respectifs.
Alors des fois, rarement, le contact se garde et une amitié se créée et on se revoie, même longtemps après. Des fois il s’agit de juste se suivre sur instagram et des fois petit à petit on s’oublie et se perd de vue. Et c’est ok.