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Brève de voyage : une aventure matinale au mexique

Mazunte ocean pacifique



Le dimanche 15 juillet, il est 20 heures. Je quitte Tuxtla avec joie, capitale de l’Etat du Chiapas dans le sud du Mexique dans les montagnes, une ville remplie de Locaux, désertée de touristes. Il n’y a pas non plus grand chose à voir et je m’y sent pas trop à l’aise. Après avoir réussi à à trouver un collectivo (bus local) pour l’extérieur de la ville et la gare routière, je fais le plein de nourriture et d’eau et j’attends de pouvoir accéder à mon bus. 11 heures de trajet devant moi d’arriver à ma destination : Pochutla, une petite vile dans laquelle le bus s’arrête, à quelques kilomètres de l’océan pacifique.


Comme pour Tuxtla, je choisi de m’arrêter un peu partout dans mon voyage, essayer d’en connaître le maximum et de sortir des sentiers battus. Le bus est à destination de Puerto escondido, gros spot de surfeur connu, mais je m’arrêterais avant. J’avais entendu parler de petit village à coté, moins connu, plus petit et plus authentique. Je mets le cap sur Zipolite. S’il y a bien une chose que j’aime faire dans un pays en bord de mer c’est longer le littoral pour essayer d’en connaître le plus possible. La bonne chose c’est que j’ai du temps.  

J’arrive à 7 heures du matin. Pochutla, encore endormie, moi fatiguée après la petite nuit dans le bus. Dans la gare routière je regarde les bus : aucun à destination de Zipolite. Dehors quelques chauffeurs de taxis que j’évite « no grazias« . Avant de partir j’avais essayé de me renseigner sans trop avoir d’information. J’avais entendu, de quelque locaux, que oui c’était possible de s’y rendre, qu’il fallait s’arrêter à Pochutla et que là je trouverais une camionnette qui devrais s’y rendre. Beaucoup de conditionnelle, mais j’aime ce sentiment d’aventure. J’ai définitivement laissé derrière moi la maniaque de l’organisation : pas de transport de prévu, pas d’auberge de réservée à l’arrivée. Aucune idée d’ailleurs que ce que je vais trouver. Une ou deux personnes m’ont dit que c’était possible alors j’y suis allée.

Au Mexique, les bus locaux sont aléatoires, ils sont là mais les infos ne se trouvent pas facilement, encore moins quand on ne parle pas couramment espagnol. Pas d’info sur internet ni d’affichage, juste un système de bouche à oreille et d’habitudes.

« Donde es el collectivo para Zipolite ? »


Je dis non gentiment aux chauffeurs de taxis insistants, et j’essaie de trouver le “camion” qui devrait m’emmener où il faut. Rien à l’horizon. Deux petites épiceries sont en train d’ouvrir. Je vais demander, dans mon espagnol approximatif, s’ils savent comment aller à Zipolite. Les premiers ne savent pas, mais les deuxièmes oui. Cependant je n’arrive pas à comprendre ce qu’il me dit, voyant mon air perdu, il me pointe du doigt une direction, celle de la route. Après ce que j’ai compris, il y a bien un camion qui devrait passer, mais je ne sais pas où il s’arrête ni à quelle heure. Je sais juste qu’il devrait passer sur cette route. A ce stade, complètement perdue et ultra fatiguée de ma nuit dans le bus, je me demande si j’ai fait le bon choix de m’arrêter à Pochutla. Il n’y a rien en vu mis à part les deux petites épiceries et la gare routière. Le prochain bus programmé dans la gare n’est pas avant quelques heures et je n’ai pas assez de monnaie « effectivo » pour un taxi de toute manière. Est ce que je n’aurais pas dû aller directement à Puerto escondido au lieu de me compliquer la vie ? J’ai l’impression d’être perdue au milieu de nul part. Le temps passe et aucun signe, je suis à deux doigt de pleurer, les nerfs épuisés.  

mexique mazunte pacifique

Je continue de marcher dans la direction qui est supposée être la bonne, je décide de faire confiance à la dernière info que l’on m’a donnée. Je croise un jeune. Je me dis que peut-être il parle un peu anglais. Voilà autre chose que je ne faisais pas avant, allez aborder n’importe qui dans la rue pour leur poser une question. Il ne parle pas anglais, j’essaie en espagnol. Je ne comprend pas bien sa réponse mais il semble que je suis dans la bonne direction, il me propose de marcher avec lui. Je crois qu’il va lui aussi à Zipolite. On marche pendant cinq minutes, je doute de ce que j’ai compris, je me demande toujours si j’ai fait le bon choix en allant pas directement à Puerto Escondido lorsque j’entends une voiture. C’est en fait une camionnette qui arrive avec une affichette : Mazunte. C’est pas Zipolite mais c’est juste à côté. C’était aussi sur ma liste d’endroit à voir. En deux secondes je me décide, je lève le bras et fait signe au chauffeur. Le jeune me dit que ce n’est pas celui qui va à Zipolite, j’essaie de lui faire comprendre que c’est pas grave et que ça me va quand même. La camionnette s’arrête, je monte à l’arrière avec mon sac à dos, contente d’avoir trouver la “camionetta” et de ne pas être bloquée à Pochutla. La camionnette : Un espèce de gros vieux pick-up avec l’arrière aménagé :  deux bancs face à face avec grande bâche sur nos têtes pour protéger du soleil. On part s’éloignant des habitations. Le trajet est agité, rythmé par les bosses et trous sur la route. Il fait un peu frais, la fatigue est toujours là mais le sourire est revenu. Le vent dans la figure, je regarde le soleil se lever au loin.  

Après une vingtaine de minutes j’arrive dans ce qui semblerait être Mazunte. Tout semble mignon dans ce village, loin de la grande ville de Tuxtla et de la froideur de Pochutla. Les rues et les maisons sont colorées. Il y a beaucoup d’arbres et de végétations, c’est vert, c’est chaud, c’est tropical. Je ne connais absolument pas la taille du village et je décide de descendre lorsque je pense en être au milieu. Je tire sur la corde qui sert à demander l’arrêt, la camionetta s’arrête, je paye les 40 pesos et je pars à la recherche d’une auberge.   Habituellement je sors mon téléphone et cherche sur internet une auberge, google mon ami. Là ou je suis, je n’ai absolument pas de réseau. Il y a deux commerces et une épicerie en face de moi mais fermé à 8 heures du matin. Je remets mon sac à dos et je pars dans une direction, espérant à nouveau qu’elle soit la bonne. Deux cents mètres plus loin, je vois un signe : « Hostal, 180 pesos la noche ! ». Je rentre, ils leur restaient un lit. Parfait, je réserve et je pars m’allonger sur un hamac pour récupérer de ma nuit dans le bus. Je suis arrivée au bord de l’océan Pacifique mais il attendra, c’est d’abord l’heure de la sieste.

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